RED FLAGS AND LONG NIGHTS • (R)

« NON! »
« Ouais… » dit-elle d’une voix nonchalante, replaçant ses livres dans son casier.
« COMMENT! J'en reviens tout simplement P-A-S. Tu as été invitée à la soirée de Bill Thomas… » déclara la jeune Jordin, la mâchoire descendue jusqu’au plancher, bouche bée. « Par qui!?! »
« Personne d’intéressant, c’est pas comme si j’allais y aller de toute maniè-»
« Allez, dis-moi quiiiiiiiiiiiii. » répondit son amie, les yeux suppliants, une moue de chien battu au visage. Stevie hésita quelques instants, ferma son casier et dit d’un ton las.
«…Ronni Henderson.» et toc. Son amie l’a suivit d’un air épaté. Elle en restait sans mots. La jeune femme se retourna une dernière fois avant d’entrer dans la cafétéria. « Il veut simplement me mettre dans ses pantalons, Joe. C'est un crétin de première classe, point barre. »

****************

Là voilà à la fête de Bill Thomas. Comment a-t-elle fait pour finir ici. La dernière place sur terre où elle voulait se retrouver. Encore sur le trottoir, avec une Jordin excitée à ses côtés, elle soupira, observant la gigantesque maison, allumée de tous les coins, qui se tenait devant elle. De la bière revolait par-ci, par-là, des filles en maillot de bains défilaient sur les épaules des footballeurs, des hurlements gisaient de partout. Le chaos total en résumé.

Stevie regarda sa tenue. Elle ressemblait à une des ces filles. Le genre de filles qui se tiennent sur la troisième avenue ou encore simplement dans les mêmes cours qu'elle. Peut-être y avait-il des uniformes à son lycée, mais croyez-moi, elles trouvent toutes le moyen de se dévêtir d'une manière ou d'une autre. Jordan lui avait enfilé ces fringues sur le dos, en ignorant les roupestements de la jeune Aberforth. Les battements de son coeur se multiplieraient, elle recula, redoutant ce qui allait suivre. Mais bien évidemment, Jordin, qui était dans un moment d'extase la poussavers le petit chemin de gravier qui menait à la maison de Bill.

Elle rentra d'un pas incertain, scruta un peu autour d'elle, se sentant tellement idiote d'avoir succombée à toutes les belles paroles de Jordin plus tôt. Les pommettes rouges de gêne, elle sentit les yeux sur elle, et un semblait la regarder intensément. Stevie tenta de ne pas y faire attention, sachant pertinemment à qui cette paire de yeux appartenait. Elle baissa les yeux, voulant à tout prix prendre ses jambes à son cou et s'enfuir à grandes enjambées vers une certaine sécurité, en d'autres mots, son dortoir.

Comment allait-elle affronter Ronni et ses moqueries sexuelles encore une fois. Elle ne comptait le laisser faire, et l'éviter était la meilleure solution. La jeune femme tourrbillonna sur elle-même, lentement, cherchant du regard Jordin, voulant la persuader de se tirer d'ici au plus vite. Malheureusement, son amie semblait apprécier la compagnie de quelques camarades de classe près du bar. Elle déglutit et décida de faire demi-tour. Déterminée, elle se rendit désespérément vers la porte principale. Elle baissa sa jupe et sa camisole par la même occasion, se sentant dénudée. Puis, Stevie sentit une présence derrière elle, son souffle réchauffant son cou. Son regard intense la transperçait encore une fois. Elle ne s'arrêta pas cependant. Jusqu'à ce qu'il la prenne pas les épaules, l'obligeant à s'immobiliser.

« S'il te plaît, je veux m'en aller. » dit-elle d'un ton plaidoyant. Elle ne s'était jamais rarement sentie aussi faible. Mais le connaissant, elle n'allait pas la laisser aller comme ça.

(C'EST ATROCE Laughing

)

« Je lui ai tout dit ! »

« A qui à quoi? De quoi tu parles Joy? »

« Bhan à ta copine tu sais l'intello trop laide enfin je sais pas trop quoi, puis de toute façon elle commence à m'énerver celle-là. »

« Stevie? »

« Ouais ! Je lui ai tout balancer, et genre je lui ai sortit la chanson que tu avais faîte sois disant pour rigoler quand t'étais venu dormir chez moi y'a pas longtemps... celle à la guitare ! »

« Et elle a dit quoi ensuite? »

« Elle à fait, d'un ton genre hyper perspicace : "Ca me fait, mais rien du tout" Ouuh je suis désolé Ronnichou. »

« Je... l'aie invité à la soirée de Bill. »

**********

« S'il te plaît, je veux m'en aller. »

« Restes... je ne te veux aucuns mal, encore heureux d'ailleurs... puis euh... j'aurais besoin de te parler enfin si tu le veux bien... puis pourquoi tu restes pas je t'aie pas invitée pour rien non plus... s'est pas tout les jours que Bill organise des fêtes... éclate toi.. oublie tes livres... je resterais distant de toi s'il le faut. Mais te voir comme ça pas question. »

Lorsqu'elle le sentit se rapprocher d'elle, la belle se crispa. Elle n'était pas à l'aise du tout. N'étant pas habituée à la présence de garçons autour d'elle, encore moins à ce type de rapprochements, elle ne savait pas comment agir en conséquence. Elle baissa les yeux, fixant le plancher intensément. À ce moment là, les deux semblaient seuls dans la pièce, Stevie n'entendait plus toute cette cacophonie autour d'elle, pour l'instant, le fait que Ronni la prenne pour les épaules la déstabilisait déjà assez pour prendre compte du reste. Elle tenta de se défaire de son emprise, mais en vain, il était, naturellement, bien plus fort et déterminé qu'elle. Stevie déglutit, sa peau frissonnant au contact de celle du jeune homme.

Elle le détestait, un point c'est tout. Toujours à se penser plus fin que les autres, regardant les gens de haut et avec son caractère de "je m'en foutise" c'était la goutte qui faisait déborder le vase. Son comportement avec les femmes était encore plus déplorable. Combien de filles avait-elle vu pleurer dans les toilettes à cause de lui? Combien de filles avaient succombé à son charme pendant une nuit pour ensuite de faire laisser là le lendemain? Un nombre incalculable, oui. Et Stevie s'était toujours promise de ne jamais, ô grand jamais faire partie de ce triste lot. Elle comptait attendre la bonne personne, quelqu’un qui allait prendre soin d’elle. Quelqu’un qui n’allait pas ressembler à Ronni Henderson. Stevie se tortilla afin de se libérer des bras de Ronni. Il avait répliqué, faisant acte de son barratin, qui avait sut adoucir la jeune femme, mais elle se rendit vite compte qu’il devait sortir ce genre de belles paroles à longueur de journées. « Restes... je ne te veux aucuns mal, encore heureux d'ailleurs... puis euh... j'aurais besoin de te parler enfin si tu le veux bien... puis pourquoi tu restes pas je t'aie pas invitée pour rien non plus... s'est pas tout les jours que Bill organise des fêtes... éclate toi.. oublie tes livres... je resterais distant de toi s'il le faut. Mais te voir comme ça pas question. » Elle lâcha un rire quelque peu sinique, croisa son regard rapidement et déclara à son tour, témérairement. « J’aime encore mieux retourner chez moi. Je suis pas ce genre de filles, j’ai pas envie d’aller dans une chambre avec toi, autant mieux brûler en enfer.»

Un peu extrème, mais elle ne lui faisait aucunement confiance. Elle le laissa planter là, retournant en direction de la porte de sortie. Puis elle entendit le nom de son amie Jordin. Elle se retourna et vit une bande de mecs de l’équipe de football, amener sa copine, quelque peu pompette vers le placard. Stevie comprit tout de suite la situation. Le jeu des sept minutes au paradis. N’étant jamais allée à une fête, elle croyait que ce jeu n’était que plaisanteries, malheureusement. Elle poussa en vitesse tout le monde autour d’elle, se précipita sur son amie et cria : « BANDE DE SALAUDS. ENLEVEZ VOS SALES PATTES DE MA MEILLEURE AMIE! » Bien sûr, ils ne prirent pas son avertissement au sérieux et se mirent à rire. L’un deux lâcha Jordin et la prit par les épaules. «Ohhhhhhhh. Lec mecs, on a notre première victime.» Stevie, terrifiée tenta de s’en aller, mais ils étaient bien plus qu’elles. Ils lui mirent un bandeau sur les yeux et la poussèrent dans un placard.

Elle se leva tant bien que mal et tenta d’ouvrir la porte. Celle-ci tremblotante lâcha prise rapidement, voyant que l’un des gars se tenait devant la porte, comme un garde de sécurité. Se rappelant des règles du jeu, une bande de mecs devaient se tenir derrière la porte, à jouer à la bouteille. Elle se rassit, se retenant de pleurer les mains autour de la poitrine.

(Laisse aller le pervers en toi XD. Rappelles-toi que tu peux pas me parler, mais que me toucher )

« Allez les mecs s'est partit, qui va être le premier à conquérir le corps de cette charmante demoiselle?! »

« Roooooooooonni mon pote ! »

« Hein quoi ? »

« Je t'annonce, moi, que tu as la chance, d'entrer dans le placard de... Sept minutes au paradis ! »

« SI TU ME TOUCHE J'TE PREVIENS SALLE PERVERS JTE FAIS VIRER DU PAYS TOI ET TA FAMILLEEEE »

Quand Stevie sentit la porte s’ouvrir, elle se recule encore plus vers le mur, à un tel point, qu’elle en avait mal. Elle leva la tête, malgré le bandeau, la gorge sec. Une envie incroyable de pleurer s’empara d’elle, mais ave ce stupide bandeau sur les yeux, c’était un peu délicat. Sa respiration s’accéléra. Le jeune homme s’approcha d’elle et se mit à la même hauteur qu’elle. Au même moment, elle se mit à gueuler comme une perdue. « SI TU ME TOUCHES, J’TE PRÉVIENS SAL PERVERS, J’TE FAIS VIRER DU PAYS TOI ET TA FAMILLE! » furent les mots qui sortirent de la bouche de Stevie, dans une voix enrouée par l’émotion. Elle avait toujours fonctionnée ainsi. Toujours à faire la dure en cuire en moment de faiblesse. Des barrières qu’elle se créait afin de ne pas devoir se laisser aller complètement. Ce qu’avait dit Ronni plus tôt sur le fait qu’elle devrait lâcher ses livres n’était pas faux. Elle préférait se cacher dans les bouquins plutôt qu’affronter le reste de la population et les sensations et sentiments que ça entraînent. Stevie se crispa de plus en plus en sentant l’étranger s’approcher d’elle.

Elle sortit des menaces comme ça, voulant le dénigrer le plus possible. Non mais il fallait être idiot pour vouloir jouer à ce genre de jeux. « Si tu m’approches, t’as signé ton arrêt de mort. » Au fil des menaces, toutes aussi foireuses les unes que les autres, elle devenait de plus en plus insécure. Pourquoi ne venait-il pas vers elle? Pas qu’elle s’en plaigne, au contraire, mais le but du jeu n’était-il pas de profiter de la personne dans le placard?

Celle-ci frissonna alors au contact d’une main sur son bras. Elle lâcha un petit«S’il te plaît….» craintif. Elle se tut rapidement quand elle vit qu'il n'arrêtait pas, montant ses mains vers le haut de son corps. Il passa par sa poitrine. Elle retint sa respiration et ses pleurs. Puis il se rendit vers ses épaules et approcha son visage près du sien. Par contre, le jeune inconnu ne fit rien.
Bizarrement, malgré son inconfort, elle appréciait la situation, enfin..presque. Son corps se trouvait dans une phase expérimentale, son corps frissonait de partout, mais non pour la même raison qu'auparavant. Bien sûr, Stevie restait terrifiée, mais une certaine crainte laissait place à un plaisir. Un plaisir qu'elle n'avouerait jamais bien entendu.

" ALLEZ 5 MINUTES LES AMOUREUX. "

Si elle n'avait pas un bandeau sur les yeux, ceux-ci se trouveraient probablement au ciel. Le jeune homme s'approcha d'elle encore plus, se positionnant confortablement. Elle n'avait jamais embrassé auparavant et espèrait secrètement qu'il ne la toucherait pas, car l'idée de gâcher un premier baiser avec un inconnu ne lui était plaisante. Son corps battait la chamade, exécutait les cent tours. Elle voulait entendre les mecs qui se tenait près du placard leur crier que le temps était écoulé mais malheureusement pour Stevie, ça ne semblait pas le cas....

(C'est court, mais j'osais pas faire plus pour que tu puisses la toucher beaucoup et qu'ensuite sa colère soit insupportable )

« Si tu m’approches, t’as signé ton arrêt de mort. »

« 4 MINUTES LES GAAAAARS »

Stevie resta bouche bée. Elle ne bougeait pas d’un pouce, immobilisée par toutes ces émotions qui prenaient peu à peu le contrôle. Elle ne s’écoutait plus, pas. Elle était perdue entre le bien et le mal, en sachant pertinemment que ce jeu était à l’encontre de toutes les valeurs que ses parents lui ont transmises étant petite. Elle aurait voulu se plaindre encore un peu, l’avertir qu’elle était contre toute ces idioties mais aucuns mots n’osèrent sortir de sa bouche, elle ouvrit la bouche maintes fois mais en vain. Aveugle et muette, tout est parfait. Vraiment parfait. Le mystérieux inconnu franchit les limites de Stevie, il souleva son chandail, elle ne savait pas comment réagir face à cela. Puis, la jeune femme fut prise d’une panique extrème, voulait-il lui détacher la soutien-gorge? Car ça, c’était de trop. Elle rapporta rapidement des bras autour de sa poitrine. Son compagnon lui lança un petit «Shhhh.» pour la rassurer. Elle suivit son conseil, se détendant un peu, mais le doute régnait encore dans son esprit.

Elle passa sa main dans son dos d’une manière si douce, elle gémit quelque peu, appréciant la sensation. Il la touchait comme on touchait à une fleur. Pour un pervers, il savait comment s’y prendre. Un sourire se dessina sur le visage du garçon face à la réaction exagérée de celle-ci et il décida alors de s’aventurer dans l’interdit. Il s’approcha et commença à l’embrasser. Stevie, qui n’avait jamais embrassé personne auparavant se demandait toujours comment ce moment allait se passer, et croyez-moi, ce scénario ne lui avait même pas effleurer l’esprit. On lui avait toujours dit de suivre la danse et elle fit de même. Elle se laissa même faire, étant obligée. La jeune femme se trouvait alors comme dans un autre monde, insconsciente de tout.

Puis, elle réalisa. Elle se détacha de l’emprise de Ronni et ramena ses mains vers son front. Et voilà son premier gâché par un inconnu. Elle commença à hoqueter silencieusement, impossible d’entendre quoi que se soit. Elle déclara, sur le bord des larmes. « Arrête, je veux m’en aller.» il répliqua tranquillement : « Rappelles-toi des règles….»

Elle ne réussit pas à reconnaître cette voix, à son plus grand désarroi. Les gens chuchotaient dans l’autre pièce. Un des grands gayards cria : «Allez encore deux minutes.» puis les autres continuèrent à chuchote entre eux.
« Tu crois qu’il va l’avoir?»
« Probablement.»
« La sainte est pas du genre à se laisser faire.»
«Mais tu le connais, il va l’avoir.»

Elle les écouta distraitement en parler, essayant de capter le nom du jeune homme qui se tenait à ses côtés. Celui-ci reprit son attention en recommença à l’embrassa sur le cou. Il l’embrassa doucement, partant de son cou jusqu’à son ventre. Ses émotions étaient mélangées, elle comprenait ce qui se déroulait et avait une peur bleue de perdre sa virginité lors des deux prochaines minutes et elle appréciait ses sensations. Elle ne pouvait pas l’expliquer par contre. Il l’embrassa plus fougueusement ce qui la surpris. Elle grogna et déclara entre deux souffles : «Oh mon dieuuuu.»

Les footballeurs semblèrent l’entendre de l’autre côté car ils se mirent à rire de plus belle, se tapant dans les mains comme des enfants de cinq ans qui gagnaient à un jeu quelquonque. L’un deux cria entre deux gorgés de sa boisson :
« Madame Sainte-Ni-Touche rencontre son côté sombre!!!! Allez, mec, montre lui tes talents.»

Elle ne les écouta pas complètement cependant, car ce qui se déroulait dans le placard captait toute son attention.

« Attend elle parle plus là. »

« Ouaais vas-y il l'a eu ! »

« T'ES TROP FORT MEEEEC »

« UNE MINUTE ET DEMIE VITEEE »

« Il est trop fort !! »

« Rah j'y crois pas Stevie Aberforth... respect j'dis. »

(Gâché c’est le mot )

Lorsqu’il tenta de se rapprocher de la jeune femme, elle ne s’y opposa point, de toute manière, comment vouliez-vous qu’il s’y objecte? Il ne l’écoutait pas depuis les dernières six minutes. Il continua son petit jeu, Stevie ne sachant pas comment se sentir face à tous ses baisers, qui se positionnaient un peu partout sur son corps. La jeune femme leva sa tête vers le plafond, lui laissant le champ libre. Elle mit ses mains autour de son cou, le premier geste venant de sa part. Ronni revint en force vers sa bouche, où il l’embrassa encore une fois gentiment, avec une douceur incroyable. Elle sentit alors une bouclette lui frôler le front. Elle fronça les sourcils sans se détacher de son emprise et monta ses mains vers ses cheveux. Des cheveux bouclés. Elle fut reprise de panique. Ça ne pouvait pas être lui. Elle l’arrêta soudainement, le poussant légèrement. Par chance, elle fut sauvée par la dong, comme on dit.

« ALLEEEEZZZZZZZ MES COCHONS, ON SORT. TIME’S UP! » le grand gaillard de sécurité ouvrit alors le placard et fit sortir le jeune homme en premier, lui permettant de se fondre dans la masse, car le jeu obligeait la victime à ne pas savoir de qui il s’agissait. Ils la firent poireauter encore un peu avant de la prendre par les épaules et de l’amener vers le milieu de la pièce. Ils firent tous un cercle autour d’elle et un des footballeurs lui enleva le bandeau. Aveuglée par toute ses lumières, elle mit sa main sur ses yeux, le temps de se familiariser avec tout cet éclairage. Tout le monde riait et le cycle recommença. Ils la laissèrent comme une vieille chaussette au milieu de la pièce et continuèrent le jeu, cette fois-ci avec une nouvelle victime. Ce fut la première fois qu’elle réalisa tous ses actes. Elle en était maintenant consciente. Ses yeux s’emplirent de larmes en moins de deux..

Elle scruta rapidement autour d’elle, à la recherche de têtes bouclées. Il y en avait qu’une seule. Et cette tête en question la fixait du regard. Stevie n’en croyait pas ses yeux. Des larmes commencèrent à couler comme l’eau coule dans une fontaine. Elle se précipita à grandes enjambées vers les escaliers, les monta en courrant et s’enferma dans la chambre la plus proche. Elle se plaqua contre un mur, enlaçant ses genoux. Elle tenta d’essuyer les larmes mais en vain, celles-ci défilaient à une vitesse ahurissante sur ses joues, maintenant rosées.

Elle renifla bruyamment (miam ) en repensant à tout cela, c’était peut-être de sa faute au fond. Elle avait décidé de venir à cette fête à la con, même si l’envie n’était pas au rendez-vous. Stevie entendit quelqu’un monter les escaliers. Celle-ci essuya le plus rapidement possible toutes les larmes sur son fin visage avec ses avant-bras. Elle vit la porte s'ouvrir. L'intello s’attendait à voir un couple saoul qui croyait avoir tout l’espace pour s’envoyer en l’air mais non. C’était encore lui. Elle n’osa pas le regarder, se sentait tellement idiote à ce moment précis. Stevie déclara après un long moment de silence, d’une voix froide, enrouée :

« Sur tout le monde, ça devait être toi.»
« Pourquoi tu me détestes autant? »
«…» Elle ne le savait pas, en fait. Tant de garçons agissaient comme lui, mais peut-être avait-il attiré son attention, peut-être était-il simplement une victime. Elle ne pouvait pas mettre le doigt sur la raison exacte qui expliquerait toute la haine qu’elle lui portait. Au lieu de lui répondre, elle évita simplement la question. Stevie leva les bras au ciel, fixant le vide.

« J’arrive pas à comprendre...Pourquoi vous aimez tant jouer avec les filles. Vous n'êtes pas capable d’en choisir une? Ça'me semble pas si compliqué….»

« Pourquoi tu me détestes autant? »

« J’arrive pas à comprendre...Pourquoi vous aimez tant jouer avec les filles. Vous n'êtes pas capable d’en choisir une? Ça'me semble pas si compliqué….»

« Peut-être que j'en ai choisie une, qu'est ce que t'en sais? »

«Qu’est-ce que j’en sais? J’en sais rien, t’as raison.»

Elle l’admettait, au moins. Stevie fut surprise face à la réplique de jeune homme. Elle fronça légérement les sourcils. Son regard vint rencontrer celui du garçon. Il semblait sincère et blessé. Elle était allée trop loin, elle le savait, mais étant trop orgueilleuse, celle-ci n’osait jamais se l’admettre. Pour la première de la soirée, le rôle de la méchante lui revenait. Elle sautait toujours aux conclusions, toujours sur sa défensive à prendre tout au premier degré. En tant que «loser», le social ça n’a jamais été son fort, elle ne côtoyait que peu de gens ce qui ne l’aidait pas à bien se comporter avec les autres. Elle se sentait coupable. Coupable de le voir comme ça. Mais après ce qu’il lui avait fait subir dans ce placard, il le méritait, non? Elle aurait bien pu renchérir en lui lançant des vannes, en lui déclarant que si elle avait une fille en vue, par respect, il ne devait pas faire couchette avec la première qui venait. Mais elle se tut. L’envie était présente, mais quelque chose la retenait.

Elle hocha la tête de gauche en droite, sans le lâcher des yeux. Stevie ne le comprenait pas. On dit que les hommes sont difficiles à comprendre, et bien, ils avaient bien raison. Elle prit une grande inspiration et déclara calmement, les sourcils arqués vers le haut. « Si tu en as une en vue, je comprends pas ce que tu fiches ici ou ce que tu fiches avec d’autres filles. Tu devrais la demander à sortir au lieu de poireauter dans cette chambre.» Stevie haussa des épaules et ramena son regard vers le mur qui se trouvait devant elle. Celle-ci dodelina la tête de gauche à droite, attendant de voir sa réaction. Dans le meilleur des mondes, elle n’aurait pas dit ça en l’air et il suivrait ses conseils, en quittant la pièce, pour qu’elle à son tour, puisse décamper chez elle, Jordin à ses côtés.

Les minutes passèrent, et un silence régnait dans la pièce. Un silence dérangeant, digne de ceux des catédrales. Il semblait réfléchir de son côté et elle ne voulait qu’une chose, sortir de la pièce. Elle se leva, et se dirigea vers la porte. Ronni reprit la parole, et répliqua : « J’avais peut-être peur qu’elle dise non...» Choqueé par cet aveu, le diamètre des yeux de celle-ci doubla. Elle mit la main sur la poignée, l’ouvrant tranquillement et lui répondit, surprise. «Ronni Henderson qui a peur?» Fidèle à ses vieilles habitudes, son sarcasme reprit le dessus, même si la situation était délicate. Elle s’attendrit réalisant qu'elle ne faisait preuve d'aucune sympathie. Pour certaines filles, la réponse venant de sa part était facile à décoder, mais pour un cas social comme Stevie, elle ne comprit rien, comme toujours. « Si tu ne demandes pas, tu n’auras jamais de réponse. »

(Aucune inspi = Mini post pourri. )

« Et pourquoi t'es comme ça après moi? Je t'ai rien fait à c'que je sache? De toute façon si t'es pas capable de sortir de ton "monde" et d'être sociale avec les gens c'est pas d'ma faute ! »

- Si tu en as une en vue, je comprends pas ce que tu fiches ici ou ce que tu fiches avec d’autres filles. Tu devrais la demander à sortir au lieu de poireauter dans cette chambre.

« Plus facile à dire qu'à faire. Et... j’avais peut-être peur qu’elle dise non... »

« Si tu ne demandes pas, tu n’auras jamais de réponse. »

« Tu veux sortir avec moi? »

TOPIC TERMINÉ mrgreen